La blockchain, de la monnaie aux services

La blockchain, de la monnaie aux services

Peu de gens ont entendu parler de la Blockchain… A part certaines entreprises et des personnes ayant l’habitude de la finance… Mais si on vous parle du Bitcoin ? Cela devrait résonner aux oreilles de beaucoup de monde. Portrait d’une technologie qui risque de changer le monde dans tous les domaines

Combien de technologies vous présenter comme pouvant changer le monde ? Difficile à dire, il y en a tellement dans tellement de domaines… C’est le jeu de l’avenir des startups, de la finance, des petites et grosses entreprises et l’évolution de l’humanité… La blockchain est déjà un phénomène. Il y a à ce jour près de 200 milliards de dollars de capitalisation rien qu’en capitalisation financière. On peut découvrir ce qu’il en est au jour le jour sur le site coinmarketcap.com. Le fameux Bitcoin occupe la première place avec la moitié de la capitalisation. L’Ethereum est à la seconde avec 20 milliards. Les 98 monnaies totalisent les 80 milliards suivants. Ça c’est le côté cryptomonnaies.  Mais ce n’est que la partie qui émerge de l »iceberg.

La Blockchain peut servir à autre chose ?

Je vais vous expliquer le principe. La Blockchain rebat les cartes du tiers de confiance et de l’intermédiaire en général. Elle touche donc à tous les secteurs d’activité. Les banques et services financiers en premier, mais cela est en réalité beaucoup plus vaste. Tout le secret de la blockchain réside dans le fait qu’il s’agit d’un registre comme on en faisait en papier avant. Un registre dans lequel tout est enregistré mais cette fois avec quelque chose de fondamentalement nouveau. Le principe théorique de la Blockchain, c’est qu’il s’agit d’une base de données hautement sécurisée par chiffrement – ce que l’on appelle aussi le cryptage – entièrement décentralisée et distribuée sur le réseau sans appartenir en majorité à une compagnie ou une personne en particulier.

Comment la blockchain peut-elle être aussi sécurisée?

A cela on ajoute que la moindre transaction est enregistrée puis stockée pour toujours en sachant qu’on ne peut pas créer une transaction qui ne dépende pas de celle d’avant où qu’elle soit dans le monde. La trace est indélébile. La blockchain n’appartient pas à une personne ou une compagnie grâce à une gestion spécifique de la preuve d’un consensus distribué sur l’ensemble des acteurs : pas possible d’enregistrer une transaction sans qu’il y ait acceptation par une majorité. Or il y a plusieurs technologies ou principes fondamentaux qui peuvent être utilisés. On parle de preuve de travail dans le cas de l’ancêtre, le Bitcoin qui date de 2009 et de preuve d’enjeu dans l’Ethereum.

On parle beaucoup d’argent dans cette blockchain, mais à quoi cela peut-il servir d’autre ? On peut créer des blockchains qui n'ont pas forcément besoin d'un consensus ouvert au public comme pour une cryptomonnaie. On peut imaginer d'utiliser une blockchain pour tracer des biens de valeur, pour tracer l'origine d'aliments depuis la production jusqu'à la consommation, gérer des contrats d'assurance, tracer les diamants, tracer les pièces détachées d'origine, authentifier un serveur informatique, etc.

La raison principale de ce changement de technologie, c’est le gouffre énergétique que représente la technologie du Bitcoin qui requiert beaucoup de ressources informatiques pour être tout ce qu’elle est. Le problème de la preuve d’enjeu est qu’elle est un peu moins fiable que la preuve de travail. Des monnaies comme PeerCoin et Decred utilisent une technologie hybride. Mais la Blockchain peut servir à beaucoup d’autres choses. Disons que si on ne parle plus d’argent, on comprend facilement l’importance de la fiabilité de la blockchain dans les transactions.  C’est à partir de là que l’on peut mieux comprendre que cette bonne technologie permet d’envisager toutes sortes d’outils de gestion sécurisés et infalsifiables. On peut envisager du coup un usage pour certifier des documents importants comme des actes notariés, des actes d’état-civil.

Est-ce compliqué pour une entreprise ou une autorité de mettre une blockchain en place ?

On peut créer des blockchains qui n’ont pas forcément besoin d’un consensus ouvert au public comme pour une cryptomonnaie. On peut imaginer d’utiliser une blockchain pour tracer des biens de valeur, pour tracer l’origine d’aliments depuis la production jusqu’à la consommation, gérer des contrats d’assurance, tracer les diamants, tracer les pièces détachées d’origine, authentifier un serveur informatique, etc. On pourrait imaginer que cela s’avère compliqué, mais avec ce qui existe en matière des services sur Internet aujourd’hui avec le Cloud, on trouve des environnements de blockchain prêts à l’emploi si je puis dire. Par exemple, Microsoft a déployé sur son service Azure un kit de développement de blockchain. On voit que l’usage n’est plus du tout dans un domaine utopique.